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Auguste-Lucien Vérité

Autodidacte, mathématicien et ingénieur de génie, ce paisible artisan de Beauvais s’est illustré brièvement dans la conception des horloges astronomiques. Et si nous partions à la rencontre de cet atypique horloger ?

Genèse d’un génie

Fils d'un sculpteur sur bois, Auguste-Lucien Vérité naît en 1806 à Beauvais. Il s'intéresse très tôt à la géométrie et au fonctionnement des mécanismes horlogers. En 1824, il s’établit comme horloger : dès ses débuts, il se fait remarquer par une modification de l'échappement de Graham dans lequel la fourchette est supprimée et l'ancre renversée. Il appliquera cette innovation à quelques horloges de luxe. Il ouvre quatre ans plus tard, dans sa ville natale, un magasin de montres et de dispositifs optiques. 

Horloge astronomique, mécanisme interne

© Alain Lonchampt / Centre des monuments nationaux

Autodidacte et fier de l’être

Il est décrit par ses contemporains comme venant d’un autre monde ou comme un voyageur temporel, à cause de son génie et de son obsession pour l’horlogerie. 

Autodidacte, il reçoit de nombreuses récompenses pour ses réalisations dans l'horlogerie de précision, dont notamment une médaille lors de l'exposition universelle à Paris en 1855. 

À partir de 1856, il travaille et effectue des travaux de recherche en compagnie de M. Lucas. Il correspond également beaucoup avec certains de ses pairs, échangeant ainsi techniques et points de vue afin d'améliorer sa technique de travail. Il crée notamment un système qui permet de synchroniser toutes les montres à la gare du Nord de Paris via une action électromagnétique. Ce procédé avait déjà été évoqué par Léon Foucault, mais Auguste-Lucien Vérité est le premier à le mettre en pratique. 

En plus de ses réalisations purement horlogères, Vérité est l'auteur d'avancées en matière de synchronisation des pendules par l'électricité et les met en pratique dès 1863. Il est, à ce titre, considéré comme un des pionniers de l'horlogerie électrique
 

Horloge astronomique, mécanisme interne

© Alain Lonchampt / Centre des monuments nationaux

Les horloges astronomiques, un feu de paille

À partir de 1844, il s’intéresse aux horloges astronomiques : il réalise sa première en 1855 pour le château de Frocourt.

En 1858, il est mandaté par l’archevêque Matthieu pour réaliser la nouvelle horloge astronomique de la cathédrale Saint-Jean de Besançon. Fort de ce succès, il répond à l’appel d’offre de l'évêque de Beauvais en 1865 pour la construction d’une horloge astronomique pour la cathédrale de la ville.

Après ces trois réalisations, il abandonne la conception d’horloge astronomique au profit de son magasin d’horlogerie à Beauvais.

Il meurt le 19 juillet 1887 à 81 ans.

Horloge astronomique, dos, mécanisme interne

© Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux

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